Evolution des déplacements

Cette section qui s’appuie sur nos 5 volets d’enquête de juin, juillet, septembre 2020 puis janvier et juin 2021, a pour ambition de présenter les évolutions dans les déplacements des Franciliens sous différents angles : motifs, modes de transports, mais aussi selon les périodes. L’étude de l’évolution des déplacements pendant l’épidémie de Covid-19 suggère une démobilité globale, tant par une réduction du nombre moyen de déplacements quotidiens et de la portée moyenne de ces déplacements. Cependant, notre étude rappelle également que les Franciliens domiciliés dans les zones urbaines peu denses sont plus dépendants de l’automobile pour se déplacer.

Evolution des déplacements par motif

Entre septembre 2020, au sortir d’une période estivale globalement épargnée par la pandémie et janvier 2021, une recrudescence des contaminations et un second confinement sont venus détériorer le dernier trimestre 2020. Cette dégradation de la situation pandémique a conduit au renforcement des mesures gouvernementales. Restaurants, bars, lieux de culture et de sport ont fermé leurs portes et le télétravail a été de nouveau fortement recommandé au sein des entreprises.

Depuis janvier 2021, avec la progression du dispositif sanitaire, les restrictions sanitaires ont été peu à peu levées, faisant espérer une sortie de crise. En juin 2021, les déplacements des Franciliens ont rapidement évolué en conséquence, en particulier pour les déplacements liés à la vie quotidienne (courses alimentaires, rendez-vous administratifs et médicaux) ou les trajets liés aux loisirs. Les trajets domicile-travail et professionnels progressent également, bien que plus modérément notamment en lien avec les nouvelles modalités d’organisation du travail.

Bien que dans l’ensemble, les Franciliens affirment se déplacer moins souvent qu’avant la crise, la reprise rapide des mobilités en sortie de confinement et la tendance positive entre janvier et juin 2021 indiquent une sortie de la « dé-mobilité » pour entrer dans une phase de « re-mobilité ».

 

Evolution des déplacements par mode

Cette « re-mobilité » se traduit également l’usage des modes de transports. Alors que le mois de janvier 2021 illustrait la baisse du niveau de mobilité des Franciliens par rapport à septembre 2020, le mois de juin 2021 au contraire traduit une croissance des mobilités équivalente à celle atteint à la fin de l’été 2020.

Les transports en commun sont une bonne illustration de cette reprise puisqu’on observe que les Franciliens sont plus nombreux à les utiliser en juin 2021 qu’en janvier 2021. Le cas de la voiture personnelle suit une dynamique similaire, puisque le gain d’usage observé en dehors des periodes de confinement se retrouve en juin 2021. L’usage du vélo croit également sur la même période, bien que cette croissance soit plus faible que celle observée pendant les periodes d’assouplissement des restrictions sanitaires précédentes. 

Enfin, l’utilisation des modes individuels partagés et des services de transport à la demande est très dépendante des circonstances sanitaires. Par conséquent, l’utilisation de ces modes repart à la hausse en juin 2021.

 

Une évolution des déplacements induit par le télétravail

Parmi les répondants qui télétravaillent en janvier 2021, le mode de transport principal utilisé était la marche à pied. Ces déplacements pendant la journée de télétravail sont par nature de plus courte durée et distance.

De fortes disparités spatiales apparaissent : à Paris, les transports en commun (46%) et le vélo (32%) sont les modes les plus utilisés derrière la marche. La voiture ne l’est que dans 11% des cas. En petite couronne, malgré un usage significatif du vélo (29%) pour ces déplacements, la voiture est davantage plébiscitée (40%) et arrive à hauteur des transports en commun. Enfin, en grande couronne, la voiture arrive au même niveau que la marche à pied (72%), reléguant les autres modes loin derrière.

Evolution des déplacements domicile-travail/étude par mode

En se concentrant sur les déplacements domicile-travail, on observe les mêmes impacts sur les modes de transports. Que ce soit au moment du déconfinement en juin 2020 ou au travers d’un comparatif entre avant la crise et janvier 2021, les résultats sont les mêmes. Les transports en commun sont moins utilisés par les usagers franciliens, tandis que la voiture individuelle et le vélo le sont plus.

Les conditions sanitaires sont de loin le principal facteur de changement de mode de transport par les Franciliens, principalement au détriment des transports en commun. Parmi les « Autres » raisons de changement, les répondants ont évoqué une nouvelle organisation du travail au sein de leur entreprise, des changements de lieu de travail ou encore des déménagements.

Lissage des horaires d’arrivées sur le lieu de travail

Le décalage des horaires de trajet permet d’éviter les heures de pointe dans les transports en commun. Le sentiment de confiance sanitaire dans les transports collectifs est également un facteur d’analyse.

En septembre 2020, 31% des répondants franciliens déplaçaient leurs horaires de trajet. On observe cependant une forte disparité entre les personnes résidant à moins de 20 kms de leur lieu d’emploi et celles à plus de 20kms. Les déplacements depuis ou vers la grande couronne s’effectuant majoritairement en transport en commun ou en voiture, la durée du trajet et la saturation des lignes ou les embouteillages des axes routiers viennent dégrader le confort de milliers d’usagers au quotidien.

Effets du Covid-19 sur les départs en vacances d’été 2020

Le contexte pandémique a rendu la période estivale 2020 particulière, en raison des nombreuses contraintes de déplacements pour se rendre à l’étranger et par la crainte des contaminations. Si les répondants franciliens ont été 37% à modifier leur destination en raison de la pandémie par rapport aux années précédentes, on note malgré tout que pour 1 répondant sur 3, il n’y a pas eu d’impact.

Les congés d’été 2021 ont été marqués par l’instauration du pass sanitaire en France. Ainsi, l’accès à certains modes ou à certains pays était soumis à la présentation d’un processus vaccinal complet ou, à défaut, d’un résultat de test PCR. Pour un quart des répondants, ces contraintes ont eu une incidence sur la destination de vacances. Néanmoins, pour près de la moitié des Franciliens interrogés, cela n’a pas eu d’impact sur leur départ en vacances.

En 2021, les Franciliens ont privilégié des destinations de vacances en France plutôt qu’à l’étranger (68% contre 54% avant la pandémie). Bien que la voiture personnelle soit resté en 2021 comme en 2021, le mode privilégié pour se rendre à destination, la levée des contraintes sanitaires s’accomapgne d’une utilisation plus intensive de l’avion. Ainsi, même si l’utilisation de l’avion reste 24% moins importante qu’avant la pandémie, son usage à doublé pour les départs en vacances entre l’été 2020 et l’été 2021. 

Effets du Covid-19 sur les départs en week-end

Pour 1 répondant francilien sur 3 en juillet 2020, la crise sanitaire n’a pas eu d’impact sur les départs en week-ends. Il faut souligner que cela peut inclure des personnes ne partant pas en week-ends même en temps normal. Par ailleurs, 39% ont réduit la fréquence de leurs départs en week-ends.

Impact du Covid-19 sur les départs en vacances d’hiver 2020

La période des fêtes 2020 a été grandement impactée par la crise sanitaire puisque 74% des répondants franciliens ont limité leurs déplacements, de façon plus ou moins forte. Les risques sanitaires ainsi que les restrictions en cours à cette période sont les principaux facteurs de ces changements.

On observe également un effet générationnel fort : 30% des 18-24 ans et 38% des 25-34 ans indiquaient s’être déplacés de la même façon, tandis que les 65 ans et plus n’étaient que 19% dans ce cas.